18-07-2025
Partir à l'étranger pendant ses études maximiserait les chances d'accéder à un poste de cadre, selon une étude
Depuis la mise en place du programme Erasmus en 1987, les expériences de mobilité internationale ont pris une ampleur considérable. En 2021, plus de 1,5 million d'étudiants européens, dont 105.000 jeunes Français, ont franchi les frontières pour étudier ailleurs. Mais, au-delà de l'expérience culturelle, ces séjours font-ils vraiment la différence une fois l'étudiant diplômé ?
C'est la question à laquelle a répondu une enquête du Centre d'Études et de Recherches dur les Qualifications (CÉREQ), publiée en juin 2025. Fondée sur les données de l'enquête Génération 2017, cette recherche s'est intéressée à près de 25.000 jeunes sortis d'étude il y a huit ans, pour évaluer le lien entre mobilité étudiante et trajectoire professionnelle. Résultat : si tous les étudiants ne partent pas, ceux qui le font en retirent souvent un avantage, notamment pour viser un poste de cadre.
Certaines filières obligent leurs étudiants à partir à l'étranger
Tout d'abord, en raison notamment de la multiplication des séjours linguistiques au collège et au lycée, 48 % des jeunes Français sortis d'études en 2017 sont partis à l'étranger pendant leur scolarité. Ils sont 29 % à l'avoir fait à plusieurs reprises.
Mais, par la suite, tous les étudiants ne vivent pas la même réalité face à la mobilité. En 2017, seuls 28 % des jeunes diplômés avaient effectué un séjour à l'étranger durant leurs études supérieures. Ce chiffre grimpe en flèche dans certaines filières : près de 75 % des élèves en école d'ingénieurs ou de commerce ont connu une mobilité internationale, contre seulement 10 à 15 % en BTS ou en BUT. Ce décalage s'explique en partie par les exigences propres aux grandes écoles, qui rendent souvent ces séjours obligatoires. À l'inverse, dans les filières courtes ou très professionnalisantes, les moyens et les opportunités manquent parfois. Résultat : un accès à l'international à deux vitesses.
Une carte maîtresse pour l'insertion professionnelle
Mais au-delà des statistiques, les séjours à l'étranger ont-ils un poids sur le CV ? La réponse semble positive : 63 % des étudiants interrogés estiment que leur mobilité a facilité leur accès à l'emploi, et 80 % des diplômés disent tirer avantage de leur séjour à l'étranger. Et l'effet est encore plus marqué chez ceux qui occupent des postes de cadre.
Les cadres passés par l'étranger durant leurs années de formation affichent même des salaires 4 à 8 % plus élevés que leurs homologues « sédentaires ». Les fonctions les plus concernées ? « Les plus convaincus de l'avantage procuré par le séjour sont les cadres commerciaux et technico-commerciaux, les cadres des services administratifs, comptables et financiers, les cadres d'études et de recherche, les professionnels de la communication et de l'information dont les trois quarts expriment ce sentiment », précise l'étude. Pour eux, la maîtrise des langues, l'adaptabilité et l'ouverture culturelle acquises à l'étranger sont devenues des compétences clés.
Attention toutefois à ne pas idéaliser. Le séjour à l'étranger n'est ni une baguette magique, ni une ligne dorée automatique sur le CV. Il reste souvent plus valorisé dans les secteurs internationaux, les grandes entreprises ou les postes de cadre. Pour les autres, l'intérêt de cette expérience dépendra surtout de la façon dont elle est intégrée et valorisée dans le parcours.